Odoo a confirmé l’ouverture d’un bureau en France, avec une implantation à Lyon prévue au deuxième trimestre 2026.
L’annonce a surpris une partie de l’écosystème, d’autant que Fabien Pinckaers a longtemps défendu un modèle centralisé en Belgique, principalement lié à notre proximité. Pour autant, cette décision ne relève pas d’un changement de cap soudain. Elle s’inscrit dans une évolution progressive et cohérente de la stratégie d’Odoo sur le marché français.
Car la France n’est désormais plus un marché comparable aux autres pour l’éditeur belge.
Une décision longtemps différée, mais assumée
Historiquement, Odoo a fait le choix d’un positionnement singulier : un produit unique, fortement standardisé, et un réseau de partenaires largement autonomes.
Dans ce cadre, l’ouverture de bureaux nationaux n’a jamais été une priorité. Pendant de nombreuses années, le marché français a été piloté depuis la Belgique, avec des résultats probants.
Mais les équilibres ont évolué.
La France figure aujourd’hui parmi les tout premiers marchés d’Odoo au niveau mondial, tant par le nombre d’utilisateurs que par la complexité des projets déployés. Les attentes des entreprises se sont renforcées, tout comme les contraintes réglementaires, fiscales et organisationnelles. À partir d’un certain niveau de maturité, l’absence de présence locale ne relève plus d’un choix philosophique, mais devient un facteur limitant.
Dans ce contexte, la création d’Odoo France apparaît moins comme un symbole que comme une réponse pragmatique à un marché arrivé à maturité.
Pourquoi Lyon, et non Paris ?
Le choix de Lyon mérite attention.
Il reflète assez fidèlement la culture d’Odoo : privilégier l’efficacité à la visibilité, le pragmatisme à la posture. Lyon dispose d’un tissu économique dense, d’un bassin de compétences reconnu, d’une position géographique stratégique et d’une attractivité suffisante pour recruter et fidéliser des talents sur le long terme.
Ce positionnement envoie également un signal clair : Odoo ne cherche pas à reproduire les schémas classiques des grands éditeurs internationaux, mais à rester aligné avec son ADN. Être proche du terrain, sans s’enfermer dans une logique institutionnelle ou symbolique.
La facturation électronique comme accélérateur
Le véritable facteur déclencheur de cette implantation reste probablement la facturation électronique.
L’échéance de septembre 2026 impose aux entreprises françaises une transformation profonde de leurs flux de facturation, de comptabilité et de reporting. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement technique, mais d’un chantier structurant, qui impacte les processus, les outils et la répartition des responsabilités internes.
Pour Odoo, cela se traduit par plusieurs enjeux majeurs : un besoin accru de proximité locale, des échanges renforcés avec l’administration et l’écosystème, et une montée en charge des projets de mise en conformité.
L’ouverture d’un bureau en France permet ainsi à l’éditeur d’accompagner cette dynamique de plus près, sans remettre en cause le rôle central des partenaires intégrateurs. Leur récente certification permet aussi d'envisager assez rapidement l'inscription de Odoo sur la liste des Partenaires Agréés pour la facturation électronique et le e-reporting.
Ce que cela implique pour les entreprises
Pour les entreprises déjà utilisatrices d’Odoo, ou en phase de réflexion, cette annonce constitue une évolution positive, à condition de ne pas en surestimer la portée.
La présence d’Odoo France ne signifie pas que l’éditeur va reprendre la main sur les projets. Elle vise avant tout à renforcer l’écosystème existant, en apportant davantage de proximité, une meilleure lisibilité sur les orientations locales, et une coordination accrue sur les sujets réglementaires.
En revanche, le message sur le calendrier est sans ambiguïté. La facturation électronique approche rapidement. Les entreprises qui attendront 2026 pour s’en préoccuper s’exposeront à des risques inutiles, tant en matière de délais que de qualité des choix structurants.
Des partenaires plus centraux que jamais
Dans ce nouveau paysage, le rôle des partenaires Odoo devient encore plus déterminant.
C’est à leur niveau que s’opère la convergence entre la vision produit de l’éditeur, les exigences réglementaires françaises et la réalité opérationnelle des entreprises.
Choisir Odoo ne se limite pas au choix d’un logiciel. C’est l’adoption d’une trajectoire, d’un cadre de travail et d’interlocuteurs capables d’anticiper les évolutions plutôt que de les subir.
Notre analyse chez Nexelans/Sudokeys
Chez Nexelans et Sudokeys, nous voyons cette annonce à la fois comme un signal positif et comme un appel à la lucidité.
La période actuelle est particulièrement propice pour auditer les processus existants, clarifier les enjeux liés à la facturation électronique, réévaluer les outils en place et sécuriser une trajectoire Odoo cohérente et durable.
Attendre que la contrainte réglementaire s’impose dans l’urgence serait une erreur classique. L’ouverture d’Odoo France montre précisément que le sujet n’est plus théorique.
Le mouvement est enclenché. Les entreprises qui s’y engagent dès maintenant disposeront d’un avantage décisif dans les mois à venir.
N'hésitez pas à nous contacter si vous avez un projet lié à la facturation électronique ou plus généralement à un changement ou une évolution dans votre système d'informations ou votre ERP.